L'apiculture biologique

Comme les autres filières agricoles, l’apiculture doit respecter un règlement européen strict et se soumettre à des contrôles afin de garantir la certification agriculture biologique.

L’agriculture biologique garantit que le mode de production est respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Les règles qui encadrent le mode de production biologique sont les mêmes dans toute l’Europe et les produits importés sont soumis aux mêmes exigences.

Les règles concernent principalement l’emplacement des colonies et l’apport d’intrants par l’apiculteur (ex. nourrissement ou médicaments vétérinaires). Elles sont appliquées en France par application du guide de lecture. La certification s’applique alors aux différents produits de la ruche : miel, gelée royale, pollen, propolis…

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Des informations plus détaillées sur le règlement bio, le guide de lecture français et les pratiques autorisées sont disponibles sur le site de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) et de la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture  Biologique) :

Les chiffres de l'apiculture biologique

Issus de l’Observatoire du miel et de la gelée royale, données 2020, publié par France Agrimer en juillet 2021 :

En France, en 2020, on compte plus de 1000 exploitations apicoles certifiées bio ou en conversion

Cela représente 161 000 colonies et 15,8 % des apiculteurs. Ce chiffre est en constante progression : en 2015, on comptait 600 apiculteurs bio.

La majorité des exploitations apicoles sont concentrées dans 4 régions : Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Sud-PACA et Nouvelle-Aquitaine.

Sur l’ensemble de la production bio, le miel de lavande bio est le plus produit : 19 % des volumes en bio produits en France en 2020. Il est suivi par les miels toutes fleurs (15 %), châtaigner et montagne.

Plus de contraintes, mais une attente chez les consommateurs

Les contraintes sont plus nombreuses en apiculture bio : la conversion entraîne souvent des charges supplémentaires et la gestion de la santé des colonies est plus complexe, notamment la lutte contre varroa. C’est une production qui demande plus de technicité de manière générale.

Toutefois, le miel bio français est un produit plébiscité par le consommateur. Cela se traduit par un prix plus élevé (chiffres GMS) : 13,1 €/kg contre 10,8 €/kg pour le conventionnel. Comme pour la production nationale générale, la production française ne suffit pas à répondre aux besoins nationaux : ce déficit est compensé par des importations de provenance diverses.

L’évolution de la réglementation en bio

La réglementation bio est déterminée au niveau européen par un règlement, puis traduite au niveau français par un guide de lecture. Au 1er janvier 2022, cette réglementation évolue : notre partenaire, l’ITSAP – Institut de l’Abeille explique dans un article les conséquences de cette évolution pour l’apiculture bio.

Les principales évolutions en bref

La cire d’abeilles devient un produit « certifiable en AB »

Cela signifie que les apiculteurs bio doivent désormais utiliser de la cire certifiée bio (autrefois, "cire utilisable en AB", faute de certification)

A ce jour, les discussions entre la filière apicole et l’administration sur ces sujets n’ont pas permis d’aboutir à une nouvelle proposition pour le guide de lecture. Pour 2022, il n’y a donc pas de modification réglementaire concernant la conformité des emplacements jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Avec l’interprofession InterApi, ADA France et l’ITSAP participent à ces discussions, en tant que structures techniques.

D’autres points clés pour l’apiculture sont encore en discussion

La dérogation pollinisation

Elle permettait de mettre temporairement des colonies sur des zones du butinage non bio, à des fins de pollinisation. Le miel était alors déclassé en conventionnel. Avec la nouvelle réglementation, cette dérogation disparaît.Ainsi, à défaut d’un aménagement qui reste à construire, les colonies qui seraient ponctuellement sur des zones non conformes au cours de la saison seraient déclassées et devraient repartir en conversion pour une année, avant de pouvoir à nouveau produire du miel bio. En France, les apiculteurs bio n’ont pas la possibilité d’assurer toute l’année un positionnement des colonies sur des zones conformes. L’absence d’aménagement suite à la disparition de cette dérogation pourrait menacer la pérennité de nombreuses exploitations.


La dérogation « lavande »

Elle permettait que du miel produit dans un environnement composé de cultures lavandes/lavandins conventionnelles, considérées comme peu traitées, puisse être vendu en AB, sous réserve de la réalisation d’analyses libératoires de recherche de résidus dans le miel.

Cette dérogation est remise en question, laissant en suspens de nombreuses exploitations bio du sud de la France, dont le modèle économique et technique repose essentiellement sur la miellée de lavande.